La représentation classique des ambassades américaines au cinéma, avec des Marines lourdement armés à chaque porte, n’est pas pertinente pour la vaste majorité des missions diplomatiques dans le monde. Ces ambassades préfèrent souvent confier leur sécurité à des agents privés, comprenant l’impression qu’une ambassade veut donner à ses propres citoyens et autres visiteurs.

Ici, nous analysons les requis de ces agents, quelles exigences et quelles compétences ils doivent posséder pour un poste plus subtil qu’il n’y paraît.

Au Mexique, les agents de sécurité de Grupo Irena protègent actuellement les ambassades de plusieurs pays européens y compris la France et les Pays-Bas, ainsi que l’Union Européenne.

Un agent de sécurité d’une ambassade remplit un rôle à multiples facettes. Les gardes constituent une première ligne de défense, filtrant l’accès aux locaux de l’ambassade ou consulat. Ces ambassades sont considérées comme faisant partie du territoire souverain de la nation qu’elles représentent, ce qui rend ce travail très sensible.

Compétences requises

Nos agents de sécurité doivent connaître les services consulaires communs (passeports, visas, certificats de naissance, etc.) et savoir où orienter les visiteurs au sein de l’ambassade. Ils doivent aussi être prêts à aider à l’évacuation de l’ambassade en cas de force majeure, tels que des séismes. Dans des cas extrêmement rares, une personne peut même faire une demande d’asile politique, et l’agent doit savoir comment gérer cette approche.

Les consulats apportent également une aide cruciale à leurs citoyens et souhaitent être perçus comme accueillants. En tant que tels, nos agents sont également formés pour être courtois tout en maintenant un comportement professionnel.

MISSIONS

– Orienter les visiteurs à l’intérieur de l’ambassade.

– Vérifier les documents d’identité.

– Orienter les visiteurs au sein de l’ambassade en fonction de leurs besoins.

– Aider à évacuer l’ambassade en cas de besoin.

– Etre une présence rassurante aux diplomates et au personnel

Cependant, la mission de Grupo Irena va au-delà du travail quotidien des ambassades et des consulats. La France, par exemple, maintient une présence culturelle vigoureuse à l’étranger, par le biais d’institutions globales telles que l’Alliance française et les structures locales (Casa de Francia).

À Mexico, l’ancien siège de l’ambassade est un magnifique complexe datant du début du XXe siècle. Etant une médiathèque, un espace d’exposition et plus encore, la Casa de Francia reçoit un flot continu d’aficionados de la culture mexicaine, française et au-delà.

Naturellement, ces espaces sont accueillants pour le public, semblables aux musées ou aux bibliothèques. Cependant, Casa de Francia reste un espace diplomatique. Les agents de sécurité de Grupo Irena maintiennent donc un niveau de sécurité optimal (contrôles d’identité, détecteurs de métaux, fouilles de sacs) tout en restant discrets et accessibles.

Grupo Irena est fier d’avoir été chargé de ces missions sensibles, aidant les communautés européennes au Mexique à se sentir en sécurité.

Bien qu’il y ait beaucoup de policiers honnêtes et fiables dans les forces de police locales et fédérales mexicaines, ils opèrent malheureusement dans un système qui favorise la corruption.

Une question fréquente parmi les clients de Grupo IRENA est si ils peuvent vraiment faire confiance à la police. En cas de vol ou d’enlèvement, une enquête sera-t-elle vraiment ouverte? Peut-on compter sur les patrouilles locales pour répondre rapidement à un crime? Un nouveau programme vise à changer cela depuis quelques années.

Le policier sympa au coin de la rue

Fatigués de la réputation toujours negative des flics mexicains, les autorités ont tenté de changer cela en 2016. La Policía de Proximidad a été mise en place pour rendre les policiers plus efficaces et réactifs, tout en augmentant la supervision des citoyens.

La ville de Mexico a été divisée en 847 zones et une unité de police mobile chargée de répondre à toute urgence dans chaque quadrant. L’objectif était que le temps de réponse moyen soit de 2 minutes et 50 secondes dans chaque zone, y compris dans des endroits sensibles telles que les écoles et les banques.

Celle-ci est accompagnée d’un numéro gratuit (5208 9898) permettant aux citoyens de joindre directement l’unité de police chargée de leur zone. Une application de téléphone, Mi Policia, a été mise à la disposition des citoyens aves le numéro de téléphone portable de leur policier local.

Deux ans plus tard, la Policía de Proximidad a été déployée dans d’autres villes, notamment à Guadalajara, Los Cabos et Morelia. Mais a-t-elle vraiment eu un impact?

Avantages notables

Surmonter la profonde méfiance du public et des entreprises à l’égard de la police. Il est impossible pour un seul programme, aussi efficace soit-il, de faire une vraie avancée alors que les facteurs qui favorisent la corruption restent en place.

Cependant, la Policía de Proximidad a réalisé une amélioration notable. Il semble que le Mexique ait enfin compris et appliqué l’un des principes de base de la Policía de Proximidad dans le monde. Voir les mêmes visages chaque jour engendre la confiance. En outre, être connu dans le quartier signifie qu’un policier aura beaucoup plus de mal à commettre des délits mineurs ou à demander un pot-de-vin. Il serait pris immédiatement.

Une partie de ce système est que les agents ne sont remplacés que lorsque cela est absolument nécessaire, la plupart restant plusieurs mois voir des années dans le même poste. Cela permet aux citoyens mexicains, même dans les grandes villes, de joindre des agents connus en cas d’urgence.

Une autre amélioration notable: l’adoption de bicyclettes. 2,400 policiers circulent maintenant dans les rues de Mexico et supervisent 409 centres de surveillance que le public peut visiter à tout moment. D’autres éléments ont aidé ce système à faire une différence. Les visites à domicile effectuées par les officiers locaux peuvent désormais être des événements rassurants, au lieu d’opérations violentes.

Le programme Policía de Proximidad a également été quelque peu isolé des autres unités de police, ayant notamment ses propre centres opérationnels et du suivi de chaque voiture de patrouille par GPS.

Photo: Gouvernement CDMX

Il est important de noter une différence majeure entre le concept occidental de «police de proximité» et Policía de Proximidad. La police de proximité, en particulier sous le modèle britannique, est essentiellement faite pour devenir une présence familière et rassurante. Les policiers peuvent visiter les familles, parler dans les écoles, jouer au football avec les enfants, devenant un point de repère local.

Objectifs au Mexique

Au Mexique, l’objectif est plus simple: ramener la police là où il n’y en avait pas. Il y a dix ans, de nombreux quartiers de Mexico ne voyaient jamais vu la police. Maintenant, ces nouveaux officiers récupèrent le territoire perdu.

Cela ne signifie pas qu’ils sont particulièrement brillants dans leur travail. Un manque de formation et de dévouement au sein de la police mexicaine est un véritable problème. La plupart des recrues se joignent à la force parce qu’elles cherchent un salaire stable, et non pas parce qu’elles ont une vraie vocation.

Bien que l’intégrité et la confiance de chaque policier dans le programme Policía de Proximidad ne puissent être garanties, toute entreprise dans une zone couverte par ce programme devrait apprendre à connaître son agent local et entretenir une relation avec eux. Cela rend leur coopération d’autant plus probable en cas d’incident.

Surmonter un obstacle impossible

Le succès de la Policía de Proximidad est une étape prometteuse. Cependant, cette réelle difference reste locale. Selon le sondage ENVIPE 2017, qui mesure l’opinion de la population sur la sécurité publique, 80% des personnes interrogées pensent que leur policiers locaux sont corrompus et moins de 50% font confiance à la police en général.

Tant que les patrouilles devront payer un bakchich à leurs supérieurs toutes les semaines et que les éléments honnêtes se feront écraser, il est difficile d’imaginer que cette réputation puisse s’améliorer.

Le nouveau président Andrés Manuel López Obrador a longtemps critiqué la presence de l’armée pour maintenir la paix dans les rues de Mexico. Cependant, depuis son élection en juillet, il a admis que l’armée resterait déployée, la police étant incapable de prendre la relève.